The Shamer (Clairvoyante T1) - Lene Kaaberbol (et le film)
Si quelqu’un a volé, ou porté atteinte à autrui, ou même tué un autre homme, on envoie quérir la Clairvoyante. Car certains font le mal sans ressentir aucune honte. Mais lorsqu’ils rencontrent la Clairvoyante, ils ne peuvent plus se cacher leurs méfaits ni le dissimuler aux autres…
Qui osera défier la Clairvoyante et la regarder dans les yeux ?
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La Clairvoyante, c'est la mère de Dina, l'héroïne. Sauf que Dina a également hérité de ce pouvoir ; Clairvoyante, elle l'est aussi. Cela complique quelque peu sa vie : difficile de se faire des amis quand personne ne veut te regarder dans les yeux. En même temps, on ne peut demander aux petits voisins de Dina d'être ravis qu'elle leur renvoie toutes les bêtises qu'en tant qu'enfant d'une dizaine d'années ils n'ont pas manqué de faire. Mais bon, ils pourraient au moins... je ne sais pas... jouer à colin-maillard avec elle, un peu de créativité et de compassion les gosses, franchement ! :D
Bref, revenons à Dina. Le roman est écrit à la première personne, et je me suis très rapidement attachée à cette petite Dina, condamnée à la solitude à cause de son don, qui en devient plutôt une malédiction. Vraiment, c'est un mélange de mignonnerie et de courage cette gamine, j'avais envie de l'adopter :D
Surtout, en plus de l'héroïne que j'ai prise en affection, l'histoire a su m'accrocher, alors que je ne m'y attendais pas. L'auteure gère bien son suspense : au début, on vient chercher la mère de Dina pour une raison inconnue. Cela a un rapport avec ses dons de Clairvoyance, mais quelle est l'affaire en question ? Je me suis prise au jeu de l'intrigue. Au final, il n'y a rien de très original, mais j'ai trouvé que l'auteure exploitait très bien ces ressorts assez classiques.
Les personnages que Dina va rencontrer sont également très sympathiques : Nico, qui est au coeur de l'intrigue et que j'ai trouvé touchant, Magnus, la figure paternelle, etc... Peut-être le méchant est-il un peu trop classique cependant ? A voir dans les deux prochains tomes (car il s'agit d'une trilogie, oui. J'aime les trilogies donc ça me va, héhé).
Le monde créé n'est pas non plus d'une grande originalité, mais j'ai beaucoup aimé cette petite ambiance un peu moyenâgeuse. Je me souviens notamment de la scène nocturne dans la cellule, j'ai complètement été prise par l'ambiance de cette rencontre entre Dina et Nico et je crois que ça fait partie des passages dont je me souviendrai lorsque du temps aura passé.
Allez, il est temps de conclure cet avis ! Clairvoyante, c'est un premier tome de fantasy jeunesse à l'histoire assez classique, mais qui a su me tenir en haleine et m'immerger dans son univers ! La narratrice est une jeune fille que j'ai trouvée attachante, et, à ma très grande surprise, j'avais du mal à reposer le livre.
Je ne sais pas si la suite réussira à autant m'intéresser étant donné que l'on sait maintenant de quoi il retourne, mais j'ai espoir que l'auteure ait conservé des atouts dans sa manche. On verra bien !
Et vous savez quoi ? La Luciole a même vu le film qui vient d'en être tiré ! :D
L'adaptation cinématographique, de Kenneth Kainz :
Après les films mongols, les blockbusters allemands, les films français un peu inconnus, vous ne pouvez plus feindre la surprise : un blockbuster danois ce n'est pas si étonnant n'est-ce pas ?
Il se trouve qu'il y a quelques semaines, Morgana m'a dit avoir reçu de Rageot The Shamer ET qu'il existait une adaptation qui venait tout juste de sortir en DVD (en mai) ... que voulez-vous, ça sentait le binôme ... !
Je vais être tout à fait honnête avec vous, je l'ai regardé parce que c'est l'été. Avant de le regarder je m'attendais presque à arrêter le film avant la dixième minute. Mais je vais reprendre la phrase de Morgana (on se pirate entre nous) : "
Alors attention, je n'ai pas dit que c'était le nouveau Seigneur des Anneaux, loin de là et ce n'est pas ce qu'on lui demande. Mais je ne me suis pas ennuyée alors que sur ce genre de film je suis très critique et pas vraiment bon public.
J'ai trouvé que le film avait un certain charme. Bien sûr c'est des décors en carton pâte, il y a des faux raccords un peu gros, certains acteurs manquent de crédibilité ... Certaines répliques aussi. Parce qu'à mon avis, quand le gros vilain vient de tuer quelqu'un que t'aime beaucoup sous tes yeux , tu ne te contentes pas de dire "Décidemment, vous êtes une vermine !". et après il tape du pied en disant Srogneugneu (ou presque)
Mais ça ne m'a pas gênée !
Je me demande vraiment ce qu'aurait donné ce film avec plus de budget. Parce que je le rappelle, c'est un film danois, pas hollywoodien, il a coûté 7 500 000 €, quand en comparaison Camping 2 en coûte 23 070 000, et le Hobbit 180 000 000 $. (source : Allociné)
Je me le demande vraiment, c'est une vraie question parce qu'en fin de compte, ce que j'ai apprécié c'est la simplicité de ce film. Et je ne sais pas s'il l'aurait gardé s'il avait été blindé de fric, si cette simplicité est dûe uniquement au manque de moyen ou si c'est juste l'esprit du cinéma danois qui plane sur lui. :p
J'en ai un peu assez de la 3D à l'excès qui n'apporte pas grand chose (voire rien), comme dans le Hobbit justement, ou dans Alice de l'autre côté du Miroir. J'en ai assez de cette surrenchère d'effets spéciaux et de plans inutiles juste pour rajouter de l'action.
Du coup, même si The Shamer utilise des petites facilités de plans et de montage (Nico qui court avec Dina dans les bras par exemple, en gros plans, on dirait vraiment que c'est une personne fixe qui secoue ses bras pour simuler le mouvement :D), je l'ai trouvé reposant et très agréable à regarder.
Pas d'action inutile, mais un rythme qui reste prenant. Pas de supers effets spéciaux à outrance : des petites astuces qui font parfois un peu amateur, mais très intéressantes (comme quand Dina plonge dans le regard, ou quand elle divague après s'être fait blesser).
Pour ce qui est de l'histoire, j'aurais aimé qu'on voit un peu plus Nico <3 certaines scènes à la fin m'ont paru précipitées, je ne suis pas sûre d'avoir suivi tout le déroulé des événements et je suis sûre qu'en y réfléchissant il y a plein d'incohérences. Je pense aussi que ceux qui ont lu le livre trouveraient cette adaptation un peu légère : certaines choses dont parle Morgana et qui semblent développées dans le livre ne le sont pas du tout ici.
Mais ça tient la route, j'ai passé un bon moment devant ce film.
Et comme je ne m'y attendais pas vraiment, je suis épatée d'avoir à écrire tout ça et j'en oublie de faire des blagues pourries (mais c'est comme l'excès d'effets spéciaux, ça fait du bien des fois quand ça s'arrête non ? :D).
Bref, pour ma conclusion, je vais de nouveau piocher dans la partie de Morgana, car j'ai retrouvé ce qu'elle dit sur le livre dans le film : rien de très original, tout est plutôt classique et pas très surprenant, mais c'est pas trop mal fichu et je me suis laissée prendre au jeu ! ;)