Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand
Pièce de Théatre : comédie dramatique en cinq actes et en vers d'Edmond Rostand, 1897
Cyrano de Bergerac. Héros impérissable au coeur aussi grand que son nez, poète, et même bretteur.
Cyrano qui aime Roxane, la belle Roxane.
Roxane qui aime Christian.
Christian a la beauté, mais Cyrano a les mots, et à tous deux ils vont devenir une seule et même unique personne quasi-parfaite sans que la belle ne le sache.
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J'ai découvert Cyrano à l'âge de 10 ans environ, en regardant le films sortit en 1990 avec Gérard Depardieu, bien que ma mère m'en ait parlé bien des fois avant cela. Celle-ci ayant eu la chance de voir cette pièce bon nombre de fois au théâtre avec, entre autres, Jean Marais et Jean Piat.
Je me souviens avoir été bouleversée par ce film, et n'avoir jamais oublié combien les mots de Cyrano m'avaient portée, voir même emportée... (Cela date de quelques années, je songe a le revoir, afin d'actualiser mon avis le concernant ;) )
En tombant sur le livre l'autre jour, je n'ai guère hésité, ni une ni deux, me voici de retour à la maison avec en poche ce cher Cyrano !
Entre temps sont arrivés les deux tomes de Vampire City, que j'ai lu dans la foulée sans pour autant oublier mon personnage au grand nez.
Les Vampires de Morganville finis, je me suis prise la fin de soirée pour re rencontrer Cyrano.
Impossible de m'en décrocher ! J'ai fais une brève pose pour manger, et suis retournée immédiatement aux vers de Bergerac !
J'ai eu un tout petit peu de mal au tout début pour m'y retrouver, car il est vrai que la pièce comporte énormément de personnages, qui vous tombent dessus d'un coup. Une fois les rapports entre les personnages établis, j'ai presque bu chaque mot tant je trouve la plupart des répliques à vous couper le souffle.
Chez moi, l'une des scènes les plus cultes est la suivante, personnellement, je la trouve toujours aussi grandiose, encore plus même, après cette lecture :
Cyrano
Attendez !... je choisi mes rimes... Là, j'y suis.
Il fait ce qu'il dit à mesure.
Je jette avec grâce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon ;
Élégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Myrmydon,
Qu'à la fin de l'envoi je touche !
Premier engagement de
fer
Vous auriez dû rester neutre ;
Où vais-je vous larder, dindon ?...
Dans le flanc, sous votre maheutre ?...
Au cœur, sous votre bleu cordon ?...
- Les coquilles tintent, ding-dong !
Ma pointe voltige : une mouche !
Décidément... c'est au bedon,
Qu'à la fin de l'envoi, je touche.
Il me manque une rime en eutre...
Vous rompez, plus blanc qu'amidon ?
C'est pour me fournir le mot pleutre !
- Tac ! je pare la pointe dont
Vous espériez me faire don ;-
J'ouvre la ligne, -je la bouche...
Tiens bien ta broche, Laridon !
A la fin de l'envoi, je touche.
Il annonce solennellement:
ENVOI
Prince, demande à Dieu pardon !
Je quarte du pied, j'escarmouche,
Je coupe je feinte...
Se fendant
Hé ! là donc,
Le vicomte chancelle ; Cyrano salue.
A la fin de l'envoi, je touche.
(Celle-ci, avec bien sur la scène finale... et celle du balcon ! :) )
Mais, bref, je m'égare.
Roxane, qui, quant à elle, passe pour une jeune snob capricieuse surtout lors de l'acte III, il me semble, m'avait agréablement surprise avec le courage et l'impétuosité qu'elle dégageait lors de l'acte IV, lorsqu'elle arrive chargée de provisions pour ces pauvres soldats se mourrant de faim, ayant bravé pas mal de dangers pour arriver jusque là, et refuse même de partir.
Je me souviens, lors du visionnage du film, avoir été horripilée Christian (le pauvre ! :D), et avoir été tout bonnement fascinée par Cyrano.
Lui, et sa laideur qui disparaissait derrière ses mots. Cette espèce d'élégeance qu'il dégageait, le respect qu'il imposait...
Lui, avec, justement son fameux : "Panache" !
J'avais lu quelque part cet extrait du discours d'entrée à l'académie française d'Edmond Rostand parlant de ce même "Panache", et j'avais tellement aimé que... le voici :
« Le panache, n'est pas la grandeur mais quelque chose qui s'ajoute à la grandeur, et qui bouge au-dessus d'elle. C'est quelque chose de voltigeant, d'excessif - et d'un peu frisé (...), le panache c'est l'esprit de bravoure. (...) Plaisanter en face du danger c'est la suprême politesse, un délicat refus de se prendre au tragique ; le panache est alors la pudeur de l'héroïsme, comme un sourire par lequel on s'excuse d'être sublime(...) »
Cette avis est vraiment brouillon, j'en ai conscience, mais je n'arrive jamais à faire quelque chose de construit sur une oeuvre qui m'a tout bonnement, une fois de plus, bouleversée, et qui sera de celles dont toute ma vie je me souviendrai !