Spécial Bac #3 : Lorenzaccio - Alfred de Musset

Publié le par Morgana

Spécial Bac #3 : Lorenzaccio - Alfred de Musset

Des deux ouvrages au programme de Littérature de cette année, Lorenzaccio est sans doute celui qui m'enthousiasmait le plus.

Spécial Bac #3 : Lorenzaccio - Alfred de Musset

Commençons par parler très rapidement du contexte d'écriture (vous pourrez vérifier si j'ai bien appris mes leçons et me priver de chocolat pendant 15 jours s'il y a une erreur)(ou pas) : Musset et Sand ont entretenu une liaison tumultueuse qui, bien qu'assez courte, a marqué les esprits car, d'après ce que j'ai lu, ils sont en quelque sorte considérés comme le couple « Romantique » par excellence. Comme quoi, ce n'est pas parce qu'une relation n'a durée que deux ans (et encore, ce n'était pas très... « linéaire » tout ça apparemment :D) qu'elle ne marquera pas les esprits.

 

Bref. George Sand a offert à Musset l'un de ses manuscrits, une petite scène historique pour laquelle elle n'avait pas d'ambition, dans l'idée que celui-ci pourrait apparemment en faire quelque chose de bien plus grande envergure. Et elle a bien fait (ou pas, pour nous lycéens :D), car il en a effectivement tiré Lorenzaccio, l'un des plus grands drames romantiques.

Je n'invente rien, on peut lire ça partout (en gros, ce paragraphe était juste là pour dire : « heyyyyy z'avez vu ? Je sais lire une page wikipédia (et mes cours, quand même) »).

 

 

Au final, j'ai plutôt apprécié ma 1ère lecture de l'oeuvre. Je n'avais pas encore étudié l'oeuvre, et me suis donc plongée dans la Florence du XVIème sans trop me poser de questions (ça je sais bien faire, étrangement).

Lorenzo est un cousin du duc de Florence, Alexandre ; accessoirement, il est également celui qui l'accompagne dans toutes ses débauches. Ainsi, tout le monde se demande comment le jeune Lorenzo, épris d'étude et de poésie, peut être devenu cette espèce de créature du vice (arg). En vérité, Lorenzo se la joue agent double (eh oui)(James Bond, sors de ma vie) et fait tout cela dans le but d'assassiner le Duc.

 

La raison ?

 

Vous pensez qu'il fait ça parce qu'il souhaite prendre sa place ? Eh bien non, même pas. C'est justement tout cela qui est intriguant durant la pièce : Lorenzo est un personnage au sujet duquel chacun peut (doit ?) se faire son propre avis. Rien n'est certain ou dit clairement. Lorenzo joue-t-il encore les débauchés ou réussi-t-il encore à rester « pur » au fond de lui ? Pourquoi veut-il tuer le Duc alors qu'il semble par moment qu'il l'aime vraiment et qu'il sait pertinemment que sa mort ne changera rien : un autre « Duc » sera mis à sa place, et il ne sera pas mieux.

C'est le personnage de Lorenzo qui m'a le plus passionnée, je l'avoue sans problème. L'aspect politique, pourtant extrêmement important, ne m'a pas intriguée durant cette première lecture, ou alors au travers de ce que cela impliquait pour Lorenzo. Lorenzo est l'un des personnages de théâtre qui m'aura le plus marquée jusqu'ici (avec Figaro du Mariage de Figaro, et Cyrano de Bergerac probablement) ; il restera toujours un mystère pour moi, et si je relis la pièce tous les dix ans, je suis sûre que je verrai à chaque fois quelque chose de différent en lui.

 

D'habitude, lorsque je lis du théâtre, j'avoue que ce sont des lectures que je trouve assez « faciles ». Cela se lit vite, j'apprécie véritablement ces lectures, mais les pièces m'ayant marquées doivent se compter sur les doigts d'une main. J'ai l'impression qu'il faudrait que je les vois sur scène pour vraiment les aimer. Là, je trouve que le fait que Musset ait écrit pour des lecteurs et non des spectateurs se ressent très rapidement, et c'est cela qui a fait que j'ai eu la sensation de pouvoir aimer cette pièce sans avoir besoin d'aller la voir au théâtre. Les changements de lieux à chaque scène donne un rythme très particulier, très vif, à la pièce, qui demande une certaine attention de la part du lecteur.

 

 

J'évoquerai dans l'article sur la mise en scène de Zeffirelli le fait qu'il a été extrêmement difficile de monter la pièce en raison notamment de sa longueur, mais je conclurai tout de même en disant que cette même longueur s'est faite ressentir lors de ma relecture. Après, il est vrai, la magie de l'oeuvre s'était quelque peu évaporée après les heures passées à l'étudier ; je l'ai mieux « comprise » mais moins « ressentie ». C'est pourquoi j'essaye toujours de garder mes souvenirs de la première lecture, car je trouve les deux assez complémentaires.

 

En somme, Lorenzaccio, c'est une œuvre compliquée selon moi. D'un côté, cela a fait que c'est l'une des rares pièces de théâtre qui m'a plus passionnée que simplement divertie. Lorenzo est une énigme que je ne peux pas (et ne veux pas) résoudre et, une fois étudiée, j'ai trouvé intéressant que l'intrigue politique pointe du doigt des choses valables à tous les siècles.

Tous les articles de l'édition:

#0: Sommaire

#1: Les mains libres - Man Ray & Paul Eluard

#2: L'Etoile de Mer - Man Ray

 

#4: Les enfants du siècle - Diane Kurys

#5: Lorenzaccio porté à la scène

#6: Les Mémoires de De Gaulle (faux article)

#7: Tous les matins du monde - Pascal Quignard & Alain Corneau

#8: Samuel Beckett

#9: O'Brother - Joel & Ethan Coen

 

 

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Pour moi, cette pièce m'a conquise et à fait de Musset un de mes auteur préféré. Mais il est vrai que je ne l'ai ni étudiée, ni relue depuis.
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M
J'avais cru comprendre en effet que tu avais adoré la pièce ! Tu as lu d'autres pièces de Musset depuis ?